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Conan le Barbare

L'on dit que les dessins de Frazetta auraient achevé de convaincre le producteur Edward R. Pressman de se lancer dans l'aventure.

L'on dit que les dessins de Frazetta auraient achevé de convaincre le producteur Edward R. Pressman de se lancer dans l'aventure.

Conan est incontestablement le pilier le plus solide du cinéma « heroic fantasy », incontournable, indémodable, et précurseur. Avant Conan, le désert… Excalibur, sorti quelques mois plus tôt, n'est pas à proprement parler de l'heroic fantasy pur, même si je l'ai intégré dans ma rubrique. Conan répond parfaitement à la définition du genre. Un héro solitaire, accompagné d'un ou deux compagnons, qui se lance dans une quête improbable au beau milieu d'un monde sauvage et fantastique.

Conan, c'est vraiment le film qui va lancer le genre, le populariser, réjouir tous les fans qui attendaient depuis si longtemps un héros heroic… Le genre brute épaisse que l'on trouve dans les parties de jeu de rôle, mais une brute que l'on aime voir manier l'épée, qui agit par vengeance, qui évolue dans un monde de brutes… Le barbare pur, qui n'a pas honte de ce qu'il est car il n'en a pas conscience, et surtout, parce qu'à ses yeux la force prime sur le reste. Crom est son dieu, il sait forger les épées, et ça tombe bien, lui il sait les manier. Pour autant, ce balaise n'est pas stupide, et la force du film est de nous montrer dés le départ la genèse du héro et du mythe, le pourquoi « il est si costaud », « pourquoi il est si méchant » (enfin pas trop non plus), et le « pourquoi il est si niais » !

- T'as pas l'impression d'en faire des caisses là. Toi, dés qu'on ne sait pas coucher trois mots sur un parchemin, on est niais ! Sais tu crocheter une serrure ? Sais tu détecter les pièges ? Sais tu délester le gentilhomme de sa bourse ? Non, et pourtant, je ne dis pas de toi que tu es niais. Chacun ses capacités. Lui, c'est la baston et l'épée, toi, c'est le chant et la lyre. Si je dois explorer la tour des serpents, vois tu, ne le prends pas mal, je préfère le faire avec lui qu'avec toi.

- Oui, la tour des serpents, un épisode fameux du film. Savais tu que le serpent géant est l'effet spécial le plus coûteux du film. Sa tête était mécanique, à l'époque, on était loin du tout numérique. Mais c'était bluffant. Cette scène a d'ailleurs été écrite par Oliver Stone, qui a travaillé sur le premier script. John Milius, le réalisateur, mais qui va s'atteler à la réécriture du scénario, conservera cette scène, ainsi que celle de l'arbre du malheur où notre brave Schwarzy est livré aux vautours. Encore une scène culte.

- Je me demandais quand tu allais enfin citer le nom de Schwarzeneger ! C'est l'acteur principal et il porte à lui tout seul le film. Je suis pas sûr que Stallone ou Charles Bronson, un moment pressentis pour le rôle auraient incarné le rôle mieux que lui. Putain, Charles Bronson, j'hallucine, à quoi on a échappé ! Conan le justicier, sort son magnum 45 et fume le serpent entre les deux yeux ! C'est quoi cette critique où tu évoques le nom du réalisateur et de l'acteur principal à la vingtième ligne ?

- Bon, on se calme. D'abord, ce n'est pas une critique, c'est un billet d'humeur sur les sept plus grands films d'heroic fantasy. Mais bon, je te l'accorde, ça part un peu dans tous les sens. J'ai voulu faire original. Si on veut en savoir plus sur le film, genre savoir encyclopédique, c'est pas ce qui manque sur la toile. Ici, nous relèverons avec notre style, ce qui nous a marqué, ce qui nous a plu. Mais bon, pour les puristes. Je peux aussi dire que le film s'inspire bien évidemment de l'oeuvre de Robert E. Howard, que le projet a été porté par Dino de Laurentiis (un grand producteur du genre), et que le film se situe dans la protohistoire, ce qui permet à John Milius de mêler tous les éléments de cultures anciennes qui le fascine. Il réécrit le script d'Oliver Stone et y inclut quelques épisodes du récit de Conan, mais écrits par d'autres auteurs que Howard, par exemple sa découverte du tombeau où il trouve une épée. Cette scène a été imaginée par Sprague de Camp et Lin Carter dans « la chose dans la crypte ». J'aime rendre aux auteurs ce qu'on leur doit.

- Oui, c'est ton côté auteur, tu l'as déjà dit quand tu évoquais Excalibur. Tu te répètes mon vieux. Il ne manque plus que ton côté troubadour à évoquer la musique du film, et on aura retrouvé le Breth harpiste que je connais !

- Oui, la musique ! Un pur chef d'oeuvre ! Bien sûr qu'il faut l'évoquer. On la doit à Basil Poledouris. Rarement morceaux auront aussi bien accompagnés les périples d'un héros de fantasy. Que ce soit les combats bien sûr mais aussi la quête, le mystère, la magie, la découverte d'une cité… Chaque morceau est adapté à la scène. Il n'y a pas de grand film de fantasy sans grande musique. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager la scène de la bataille finale, « battle of the mounds ». Le rythme endiablé, guerrier à souhait, accompagne chaque coup de hache et d'épée. C'est violent, c'est lyrique, c'est fantastique ! A chaque fois que je revois cette scène, je ne peux m'empêcher d'essayer de comptabiliser le nombre de guerriers abattus par Conan. Certaines scènes trop violentes ont été coupées au montage. Il est vrai que le côté « réaliste » des combats contribue au côté « sauvage » et fascinant du film.

- Pourquoi l'orchestre a-t-il joué à Ubéda en Espagne ?

- Parce que c'est le lieu de tournage principal du film. Quatre mois en tout. Je terminerai par évoquer les acteurs. Schwarzenegger verra sa carrière décoller grâce au succès du film. Il restera deux semaines numéro un du box office aux Etats Unis, et attirera près de deux millions de spectateurs en France malgré des critiques mitigées. Mais bon, le genre n'était pas reconnu à l'époque, il était facile de casser du sucre sur un film faisant « l'apologie » de la violence. Mention spéciale à James Earl Jones, le méchant du film, l'inénarrable Thulsa Doom. Une vraie gueule de méchant, charismatique et ensorcelant, à l'image de son personnage.

- Je me souviens de la voix française, rauque à souhait, (Georges Aminel) et de son fameux « ça c'est le pouvoir » ! et il tend le bras vers l'une de ses fidèles qui fait le saut de la mort ! C'est une de mes scènes préférées.

- Oui, que tu n'aies qu'à tendre le bras pour qu'une jolie fille te rejoigne, je me doute que tu aies aimé la scène. Figure toi que j'ai retrouvé l'extrait. Nous terminerons sur cet extrait en espérant que nous vous avons donné envie de revoir le film, et que peut être, vous aurez appris une ou deux choses. Sinon, eh bien, que vous ayez pris un peu de plaisir à nous lire...

 

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