L'Assassin royal

10 Octobre 2018

Pour répondre au défi lancé par Breth et Harken, j’ai voulu m’attaquer à une œuvre considérée par beaucoup comme un « classique » : « l’Assassin Royal » de Robin Hobb. Deux jours à me triturer les méninges pour répondre au mieux à leurs attentes, et ne pas les décevoir...

Le plus dur, c’est se lancer, alors je commence à réfléchir sur ce qu’est un livre… Oui, c’est vrai, ce n’est pas que du papier… Un livre c’est avant tout une émotion qui passe, un sentiment que l’auteur veut transmettre à son lecteur, et sur ce point, le cycle de l’Assassin Royal atteint pleinement son objectif.

Je me suis plongé dans cette lecture il y a deux ans et je me suis tout de suite passionné pour le personnage de cette histoire, le jeune Fitz, un orphelin, bâtard de Chevalerie, et prince héritier de la famille royale des Loinvoyant. Le jeune garçon (il a six ans au début de l’ouvrage) est tout à la fois un personnage complexe, fragile mais déterminé et capable, ce qui le rend attachant, et même passionnant. Fitz a été confié au maître des écuries, un dénommé Burrich (et ce n’est pas un hasard, je vous laisse le soin de découvrir par vous-même). Mais à Castlecerf, la capitale du royaume de Six Duchés l’existence du jeune garçon va plonger le royaume dans un désordre sans nom.

Le monde crée par Robin Hobb ne demande qu’à être révélé à notre héros mais, il est encore bien vaste et surtout trop dur pour lui le découvrir aussi vite.

Les enjeux concernant Fitz sont intimement mêlés à ceux du Royaume, car sa simple existence bouscule l’équilibre fragile qu’avait établi le roi pour sa succession.

Ajoutez à ces enjeux, le contexte diplomatique troublé par des temps de guerre face aux Pirates Rouges et un contexte politique compliqué par l’habituel jeu de pouvoir que l’on aime à retrouver dans un bon livre de fantasy, et vous avez désormais une petite idée de l’univers de Hobb, cet univers que Fitz va devoir affronter… Un univers sans pitié.
Vous aurez probablement deviné au titre du livre que l’éducation que va recevoir Fitz est une éducation très particulière destinée à faire de lui l'homme lige du roi, son arme secrète... son assassin.

Dès lors, cette éducation va ressembler à un rude apprentissage de la vie… Un apprentissage qui frôle même la survie. Néanmoins, c’est dans l’adversité qu’on s’attache au personnage, et on le suit avec tendresse dans son passage de l'enfance à l'adolescence. Je crois pouvoir affirmer avoir été touché par sa solitude et sa loyauté. Comment ne pas être affecté par le destin solitaire de cet enfant qui n’a pas demandé à devenir assassin et dont la vie se résume à tuer pour son roi et accessoirement grand-père.
L’Assassin Royal, tome 1 est un roman initiatique dans lequel on ne s’ennuie pas, et on est pressé de connaître l'histoire de Fitz, promis à un avenir sombre, englué dans les machinations politiques du château. L'univers est riche et l'auteure nous livre beaucoup de descriptions permettant une immersion complète. Malgré sa pluie de détails, à aucun moment, le récit ne perd de son souffle, on est transporté, captivé jusqu’à la dernière ligne.

Robin Hobb a réussi à créer un lien fort avec son personnage principal et j’ai éprouvé beaucoup d’empathie à son égard. Son style sensible, efficace est d'une réelle qualité pour un roman de fantasy.
Nous faisons la connaissance avec des personnages très bien décrits, avec des personnalités fortes, intrigantes et originales. On sent qu’on va les suivre un bon moment, et cela pour notre plus grand plaisir.

Je vais m’arrêter là afin de ne pas tout dire des multiples intrigues qui habitent ses livres car se serait gâché la découverte de tous les (chanceux) lecteurs qui n’ont pas encore eu le plaisir de découvrir son univers… Mais qui à la lecture de cette critique, je n’en doute pas, vont se précipiter chez leur libraire pour en commander un exemplaire….

Signé Luca. (Vous savez… le type en fuite.)

L'histoire 4/5 Le style 4,5/5 Confort de lecture 3,5/5