7 Octobre 2019
Damné, définition du petit Larousse : « condamné aux peines de l’enfer »… ça, c’est un titre qui claque, une idée de roman totalement géniale, qui repose, je l’affirme tout de go, sur une révélation scénaristique à couper le souffle… Mais qui ne viendra qu’à la toute fin du roman. Voilà, vous êtes tout de suite fixé, l’histoire est géniale…
Ce n’est pas à proprement parlé de la fantasy, plutôt un roman historique revisité. Je vous plante le décor : une petite seigneurie perdue dans le centre de la France, fin XIIème siècle, le seigneur de Rossal mène une vie médiocre, dans un manoir délabré, entouré de ses serfs, jusqu’à ce que sa femme lui donne enfin un héritier… sauf que le bambin est né voilé, et que c’est un signe de sa damnation… Le roman commence, et c’est cet enfant qui nous livre son témoignage. Le roman est donc écrit à la première personne. Mais bon, vous n’êtes pas plus avancer, car ce que je vous ai dit, tient dans les quinze premières pages. Autant vous proposer la quatrième de couv’ :
« 1185, en France. Gondemar de Rossal, fils d’un petit seigneur, naît damné. La malédiction veut qu'il apportera le malheur à sa famille et à tout le village. Objet de toutes méfiances, il mène une enfance triste et solitaire, mais trouvera refuge auprès du père Prelou, prêtre du village et Pernelle, sa seule amie. A 14 ans, Gondemar fait la connaissance de Bertrand de Montbard, ancien templier, engagé par son père comme maître d’armes afin de protéger le village des brigands. Au fil des années, après un entraînement qui frise la cruauté, le jeune homme, d’une violence extrême, devient un guerrier redoutable. Jusqu’au jour où il est assassiné. Ironiquement, c’est à cet instant que s’amorce sa vraie destinée, pour prendre une tournure historique et spirituelle : après un séjour en enfer, il est ramené d’entre les morts avec pour mission de protéger la Vérité. Son seul indice: il doit prendre la route du Sud. Le prix de cette quête : le salut de son âme ! Commence alors pour notre héros une aventure où cathares, templiers, croisés s'affronteront et la Vérité, qu’il doit sauvegarder lui dévoilera une toute nouvelle facette de notre histoire. »
Hervé Gagnon est né en 1963 à Chicoutimi au Canada. Il détient un doctorat en histoire et une maîtrise en muséologie ce qui lui a permis d'enseigner ces matières dans diverses universités. Sa connaissance du passé, et du Moyen âge en particulier, explique la très bonne maîtrise dont il fait preuve, que ce soit dans les faits historiques eux-mêmes, mais aussi les personnages, les descriptions, le vocabulaire, et bien sûr, l’hérésie cathare, qui est au cœur du roman. Cela permet une immersion totale du lecteur aux côtés de son héro damné. Le style est vif, épuré, toujours bien tourné, les personnages sont attachants, on est scotché du début à la fin.
Alors j’entends déjà les mauvais coucheurs (je pense à Harken bien sûr, ayatollah d’une ligne dure pour notre blog qui ne devrait traiter que de fantasy) me reprocher cette entorse et s’écrier : « Hérésie ! Hérésie ! » (avouez qu’il fallait la placer pour un roman sur les cathares, j’ai pas pu résister… désolé).
Sauf que l’on parle d’un petit chef d’œuvre. La petite histoire se mêle à la grande, et il y a quand même ce petit côté fantasy(ste) de la damnation, de la résurrection, le mystère de la Vérité qu’il doit découvrir et protéger… Une vraie révélation, tout à fait crédible historiquement parlant, qui intervient dans le dernier chapitre, et qui nous incite immédiatement à lire le tome 2 « le fardeau de Lucifer », dont le seul titre me met l’eau à la bouche… Je vous tiens très vite informé pour vous dire si la suite est à la hauteur des espoirs placés dans ce premier opus… 😉
PS : pour ceux qui suivent mes petites aventures, le choix de cet ouvrage n’a aucun rapport avec la malédiction dont le pôvre Breth est victime…mdr…