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Interview de Breth par Harken

Interview de Breth par Harken

« La trahison des alchimistes » est mon premier roman, mon « bébé » en quelque sorte. Je l’ai débuté alors que j’étais adolescent… C’était hier… Il y a trente ans… Enfin avant-hier… Quand je me revois penché sur mon cahier, armé de mon crayon de bois et de ma gomme, je ne peux pas m’empêcher de penser que l’ordinateur et le traitement de texte ont facilité la tâche des écrivains. Mais c’était donc une autre époque, un autre siècle, et si mon roman va tout de même finir entre les mains de certains lecteurs, c’est grâce au soutien de mes amis qui ont cru en moi, et notamment de celui qui partage mes aventures sur le blog depuis quelques années… Harken… Merci à toi de m’avoir relu et corrigé, merci de m’avoir poussé à finir ma trilogie. Une pensée aussi à Arzel, le barde qui a inspiré Korelan (un personnage du tome 2), et à Zénassi, qui fut ma première lectrice.

 

« La trahison des alchimistes » est le premier tome de trois bouquins que j’ai intitulé « trilogie de l’Eugord ». Les deux suivants sont bouclés :

 

- « Les brumes de l’Oubli » (toujours chez Amazon) vient de sortir, et en mars prochain « La vengeance des dieux », le dernier tome, bouclera la boucle.

 

Voilà, j’en ai fini de ma petite intro, place à cette interview, je vois arriver mon Harken, plus décidé que jamais, il a pour l’occasion chaussé une paire de lunettes qui lui donne des airs d’intellectuel, pour le moins inhabituel, mais il est doué dans l’art du camouflage, et il aime se grimer, endosser différentes identités. Je ne doute pas, à son petit air matois, qu’il a préparé son intervention, et qu’il va adorer me faire passer sur le grill de ses questions… Je sais pouvoir compter sur lui pour une interview sans complaisance… (Vous me direz, à la fin, si j’ai eu raison de m’adresser à lui 😉

Interview de Breth par Harken

- Alors cette trilogie c’est quoi ?

 

L’entrée en matière est directe, on ne peut pas dire qu’il tourne autour du pot. A peine assis, il ne prend même pas la peine de commander (incroyable !), il veut me déstabiliser d’entrée. Promis, juré, je n’ai pas eu les questions à l’avance…

 

- Au départ, je n’étais pas du tout parti pour faire une trilogie, j’écris comme ça vient, au gré de l’inspiration, et comme l’histoire s’est enrichie de personnages et de rebondissements, et que je ne voulais laisser tomber aucun de mes personnages en cours de route, la conclusion de la saga a pris plus de temps que prévu. Je tenais absolument que chaque personnage ait un rôle à jouer dans le dénouement et cela a pris du temps à nouer les destins de mes personnages de manière crédible.

 

- Surtout que tu ne savais pas trop où tout cela devait te mener… Je veux dire aux lecteurs, puisqu’on se connaît bien, même très bien, que lorsque j’ai repris la correction de ton premier tome « la trahison des alchimistes », tu n’avais pas terminé le troisième volet de tes aventures et tu ignorais même comment ton épopée allait se terminer.

 

J’aime bien sa façon de procéder et de donner des informations, sauf que… Ben y’a pas de questions.

 

- Tu as tout à fait raison, quand j’écris, j’ai une vague trame, mais certains personnages, dans le feu de l’action peuvent survivre alors que j’avais prévu de les faire trépasser, ou survivre alors que leur arrêt de mort était acté. Je me laisse guider par mon inspiration du moment.

 

- Justement, soyons un peu concret, parlons de tes personnages.

 

- L’histoire tourne autour d’un groupe d’aventuriers, qui ont tous un rôle essentiel à un moment ou un autre de l’histoire, et notamment à la fin lors de son dénouement, comme tu viens de le dire. Il y a un jeune magicien, Roifar, qui est encore en apprentissage au début de l’aventure, et qui est en attente d’une épreuve mystique pour être confirmé. Il y a son maître, Mylésius, puissant et mystérieux, lunatique aussi, qui considère néanmoins Roifar comme son fils. Ils vont croiser le chemin d’un rhénandil (mot elfique désignant un homme qui fournit des ingrédients très rares pour les druides, guérisseurs et autres alchimistes), d’un elfe, Apori d’Arnaïs, mais aussi d’une courtisane, Warênda, à la fois sensuelle, maligne, et ambitieuse. Elle va être l’élément déclenchant et perturbateur de leur quête. Il y a autant de personnages féminins que masculins, car j’ai aussi de nombreuses amazones qui vont suivre en parallèle leurs propres aventures.

Image de Boris Valléjo qui illustre à la perfection une scène du tome 3 "La vengeance des dieux" : les amazones, chevauchant leur wyverne (mais bon, dans ma version, elles sont un peu plus vêtues, mes amazones ;-)

Image de Boris Valléjo qui illustre à la perfection une scène du tome 3 "La vengeance des dieux" : les amazones, chevauchant leur wyverne (mais bon, dans ma version, elles sont un peu plus vêtues, mes amazones ;-)

- Je confirme, ça fourmille, mais tout se rejoint, et s’entremêle. Le destin des princes, des « petites gens », des amazones, de nos aventuriers. Moi j’ai adoré les amazones, leur monde, leur philosophie, leur caractère, leurs forces et leurs faiblesses aussi…

 

- Oui, chaque peuple, chaque race a sa culture propre. Les amazones sont fières et ne veulent pas se soumettre à l’Empereur dieu qui régente le Royaume d’une main de fer. Tous les nobles et les princes qui autrefois prenaient des décisions ensemble, lors d’un conseil, sont aujourd’hui divisés par Damnardt (l’Empereur dieu), ce qui lui permet de faire passer ses décisions sans trop de difficultés.

 

- Oui, diviser pour mieux régner, il y a un chapitre où tu décris l’un de ces conseils avec les hauts dignitaires, on comprend très bien comment il s’y prend, et on connaît les pensées et stratégies de chaque prince, c’est très prenant, et éclairant sur la politique du Royaume.

 

- Il est aidé par une pierre magique, l’Eugord qui a de nombreuses facultés. Mais la principale reste quand même celle de permettre de lire les pensées de ses ennemis, même s’ils se trouvent à l’autre bout du Royaume. L’Eugord se sert de l’esprit de jeunes vierges, les Vestales-messagères, pour transmettre à Damnardt des pans de l’avenir, ou les menaces qui pèsent sur lui. Cela se fait lors d’un cérémonial lugubre que je ne dévoilerai pas ici.

 

Je m’arrête pour remplir la timbale que mon compagnon me tend, et nous trinquons à mon succès.

 

- Peux-tu, mon cher Breth, résumer la trame de ton récit ?

 

- Damnardt de Skratasos, l’Empereur dieu, a été averti par l’Eugord qu’une menace planait sur le Royaume, qu’un destin pouvait s’accomplir et le renverser. Il est informé que les alchimistes complotent contre lui et que l’un d’entre eux a rédigé un grimoire qui contiendrait les secrets de l’Eugord. Il va donc envoyer son âme damnée, Mal Thorkan, un Chevalier Eugord, retrouver ce livre.

 

- Sauf qu’on a l’impression que tout le Royaume veut mettre la main sur ce fameux grimoire.

 

- Exactement. Des forces se mettent en branle, certaines d’essence divine, d’autres plus obscures et maléfiques, sans oublier nos aventuriers qui vont se trouver embarqués malgré eux dans cette folle course-poursuite à travers le Royaume.

 

- Les forces se mettent en branle, cela me fait penser à tes deux lémures, qui passent leur temps à se provoquer et se disputer, et lorsqu’ils finissent par se crêper le chignon, un phénomène toujours inattendu se produit. Une tuile, souvent…

 

- Mais pas toujours. Oui, les lémures sont de petites créatures orgueilleuses et capricieuses, très attachantes mais qui n’ont pas le même sens des priorités que les autres aventuriers. Ils sont drôles, c’est notamment ma façon d’apporter au récit une touche d’humour.

 

Je vois mon ami se concentrer et réfléchir en fermant les yeux.

 

- Deux lémures en dispute,

Et chavire le destin,

La vierge se fait pute,

Le voleur paladin…

 

- Tu te souviens de cet adage ? Je suis impressionné.

 

- Je n’ai pas passé autant d’heures que toi sur ton ouvrage, mais quelques-unes tout de même. La mémoire ne me fait pas encore défaut.

 

C’est vrai qu’il a passé son quota d’heures de lecture sur mon ouvrage, et a apporté pas mal de corrections. Une idée me traverse alors l’esprit.

 

- Et si l’on inversait un peu les rôles et que c’était moi, au final qui te demandait ce que tu as aimé dans mon ouvrage ?

Interview de Breth par Harken

Il s’étrangle et me dévisage pour voir si je ne suis pas en train de plaisanter. C’est un exercice j’en conviens un peu schizophrénique et peu conventionnel, mais c’est surtout la spontanéité et l’originalité de la démarche qui m’attire.

 

- Que vont penser tes lecteurs ? C’est ton avis qui les intéresse, pas le mien.

 

Je hausse les épaules en prenant un air dubitatif.

 

- Qu’as-tu aimé dans mon roman ?

 

Il réfléchit et semble peser ses mots.

 

- Au-delà de tes personnages que tu as pris soin de décrire, cela leur permet d’avoir de la consistance et de la profondeur, j’ai bien aimé le fait que tu nous balades dans tout le Royaume. On passe d’un marais à une forêt, puis une ville, un désert, des plaines… A chaque fois, tu nous les décris suffisamment pour nous plonger dans l’ambiance, mais sans que ce soit interminable non plus. Le juste équilibre… ça c’est bien, surtout que ces différents paysages donnent lieu à des rencontres de créatures bien heroïc : gnomes, dragons, centaures, démons, vampires, goules… Il y en a pour tous les goûts.

 

Super, il spoile un peu, mon ami. Heureusement qu’il n’a pas tout révélé.

 

- Et puis, chaque lieu est entouré de mystères, de magie, il se passe toujours quelque chose. Amener l’histoire par le biais du palentir (boule de cristal aux pouvoirs énigmatiques et capricieux), cela donne un côté mystérieux, il y a un voile sur les personnages qui ne se lèvent que progressivement, cela permet d’être tenu en haleine et de ne découvrir qu’au fur et à mesure, les tenants et les aboutissants de leur quête. Je conclurai en disant que ton récit s’étoffe au fil des pages, il s’enrichit des nouveaux personnages qui interviennent, de nouvelles quêtes, et les deux tomes qui suivent donnent une vraie épaisseur à la fois aux personnages, et surtout à l’histoire, qui ne se révèle dans toute sa complexité qu’au fil des chapitres.

 

Je suis sous le coup de l’émotion. Tant d’éloges me mettent mal à l’aise.

 

- Sauf que j’ai quand même un reproche à te faire !

 

Je me disais aussi, c’était trop beau.

 

- Lequel ?

 

- Je n’interviens dans tes aventures que dans le tome 2 ! Et sous un autre nom qui plus est !

 

Relisez mon intro, et vous saurez quel est ce personnage… Un voleur, bien évidemment…

 

- Oui mais dès le premier chapitre, et c’est un vrai premier rôle.

 

-Mouais, me jauge-t-il d’un air peu convaincu, en lissant ses fines moustaches. Et je ne suis pas toujours à mon avantage.

 

- Aucun de mes héros ne l’est du début à la fin. Il y a toujours une faille, une faiblesse, à un moment ou un autre de l’aventure. Tu ne peux pas dire le contraire. Le principal, c’est qu’en lisant tes aventures, on te trouve attachant, qu’on craigne pour ta vie.

 

- Et que les femmes mouillent leur jupon en voyant comment je me suis sorti de toutes ces aventures ! s’esclaffe-t-il joyeusement.

 

Nos timbales s’entrechoquent pour la énième fois et nous partons dans un fou-rire complice que rien ne peut contenir autour de nous.

Le palentir est une orbe magique, une boule de cristal, qui permet aux mages de percevoir des bribes de l'avenir. Mais leur interprétation est capricieuse, vous vous en rendrez compte dès le chapitre 2 de "La trahison des alchimistes", et dangereuse aussi...

Le palentir est une orbe magique, une boule de cristal, qui permet aux mages de percevoir des bribes de l'avenir. Mais leur interprétation est capricieuse, vous vous en rendrez compte dès le chapitre 2 de "La trahison des alchimistes", et dangereuse aussi...

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