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LES MAÎTRES ENLUMINEURS de Robert Jackson Bennett

LES MAÎTRES ENLUMINEURS de Robert Jackson Bennett

Alors que le tome 2 de la saga des maîtres enlumineurs « le retour du hiérophante » vient de sortir chez Albin Michel Imaginaires, je veux vous parler du tome 1 : « Les maîtres enlumineurs ». Cela vaut-il le coup de se lancer dans cette épopée fantasy ? L’épaisseur du livre laisse présager une certaine richesse dans le monde décrit, mais cela peut aussi être repoussoir.

J’adore les livres très épais, très riches, s’ils sont originaux, si les personnages sont attachants, si le rythme demeure soutenu… Bref, il y a pas mal de si… Voyons voir si le défi est relevé.

« Toute l’économie de l’opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l’enluminure. À l’aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique. Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d’écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l’enluminure à jamais : quiconque entrera en sa possession pourra mettre Tevanne à genoux. Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n’aura d’autre choix que de se trouver des alliés. »

 

Voilà le décor planté, une cité élevée au rang de personnages tant elle est présente, une voleuse attachante et pleine de ressources, et une magie qui imprègne tous les objets sous la forme d’enluminures. Il s’agit d’un système original qui consiste à apposer un sceau assez complexe sur un objet afin de lui donner de nouvelles facultés. Il y a des carioles qui avancent toutes seules pourvues qu’on les ait programmées à l’avance, des épées tranchoirs dont la vitesse est décuplée, et une clé mystérieuse qui peut ouvrir toutes les serrures.

- C’est de la magie ou de la science ton truc ? me lance Harken, à qui je tente de résumer le bouquin.

Je laisse ici sa remarque dans ma chronique tant elle est judicieuse. Il a saisi la perche que je lui tendais et me permet la transition que j’espérais.

- Tout cela s’apparente en effet fortement à de la science. Et c’est à la fois le point fort et la faiblesse de l’ouvrage. Le point fort car c’est original, et les explications « scientifiques » de l’auteur pour justifier la magie qui anime l’objet sont au départ, assez intéressantes, et presque limpides.

- Comment ça « au départ » ? Et pourquoi « presque limpides » ? Faut toujours que tu sois tâtillons.

- C’est que je me dois d’être objectif et honnête envers mes lecteurs. Je n’ai aucun intérêt à dire « c’est génial » si ça ne l’est pas, et encore moins « c’est mauvais », par pur sadisme de démonter un livre. J’ai trop de respect pour les auteurs, je connais leur difficulté à se faire publier, et la passion qu’ils mettent dans chaque mot, chaque page, pour balayer toutes ces considérations d’un trait de plume.

- Tu prends des gants, je te connais, Breth, ne tourne pas autour du pot, livre-nous le fond de ta pensée.

- D’abord, puisque tu as relevé mes propos nuancés, je m’explique sur le « presque limpides ». Bennett nous explique le sceau qui se trouve sur chaque objet, et par quel mécanisme, il parvient à faire dudit objet, un objet enchanté. Cela dépend donc de la complexité de l’enchantement, de la prouesse réalisée, serais-je tenté de dire. Enfin, je dis « au départ », parce qu’à la longue, c’est un peu rasoir et fastidieux de se taper des lignes, voire des pages d’explication sur le fonctionnement de sa « magie ». Voilà, c’est ma grande réserve sur le livre.

- L’originalité est là, mais à la longue, tu as trouvé ça lassant, c’est bien résumé ?

- Oui, tout à fait. Heureusement, les personnages, et notamment la petite voleuse, notre Sancia, est particulièrement attachante, toujours bien décrite. Et les compagnons qui vont graviter autour d’elle, sont eux aussi, plutôt intéressants.

- Dès lors, qu’en est-il du rythme ?

- Comment ça du rythme ?

- Ben je te rappelle le début de ta chronique. Tu te disais prêt à te plonger dans un bouquin de 640 pages si les personnages étaient attachants, si l’originalité était au rendez-vous et s’il y avait un certain rythme !

- Ah en effet, je vois que tu suis aujourd’hui (faut dire que je lui présente ma chronique le midi, avant le repas, il n’est pas encore trop imbibé). Le rythme, c’est le point fort, il y a pas mal d’actions, ça se lit bien. Cela s’essouffle hélas dans la seconde partie du roman, à cause des explications sur les sceaux, et les enluminures, qui finissent par ralentir la trame, mais c’est le parti pris et assumé de l’auteur qui a voulu faire de son système magique, le premier intérêt de son univers, et donc de son roman.

A découvrir donc…

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J
J'adore le ton de tes critiques littéraires. Keep writing!
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