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Excalibur

Mais quelle est donc cette épée que ce jeune freluquet manie avec tant de dextérité ?

Mais quelle est donc cette épée que ce jeune freluquet manie avec tant de dextérité ?

Je vous propose de profiter de l'été, et de ses chaleurs pour plonger dans une salle sombre et fraîche en vue de revisiter le monde du cinéma heroic fantasy. Sept films qui ont marqué le monde heroic fantasy, qui l'ont fait progresser, qui ont popularisé le genre… Pourquoi sept ? Parce que les 7 samouraïs, les 7 mercenaires, les 7 merveilles du mondes… Et parce que pour moi, il y en a 7… Tous très différents vous allez vous en rendre compte, mais qui ont tous contribué à élever le genre, à leur façon (et on verra de quelle façon justement). Les films que je vais évoquer ont construit à leur manière les succès de Peter Jackson, ou de game of thrones, même si à la base, ce sera l'objet d'une rubrique ultérieure, pour ces deux « jackpots », il y a à chaque fois un IMMENSE auteur ! Et cela me conforte, moi qui suis avant tout un lecteur, et aussi, secondairement, un auteur. Le pouvoir de l'écrit, et de la plume, avant celui de l'image, même animée… Mais je m'égare, comme souvent, revenons à ma rubrique et aux sept piliers du cinéma heroic.

Mon premier film, je commence par le plus ancien car je les traiterai dans l'ordre chronologique, est un chef d'oeuvre absolu, même s'il faut reconnaître qu'il a un peu vieilli… Je veux ici évoquer « Excalibur ». C'est aussi, j'en conviens, le film le moins « heroic » de mes sept piliers, je devance la critique qui pourrait m'être adressée...

- « Il me faut une épée pour être roi ! », c'est ce que clame Uther à Merlin au début du film… Enfin, si ma mémoire est bonne.

- Elle l'est Harken, elle l'est. La légende arthurienne n'aura jamais été aussi bien traitée que sous l'oeil inspiré de John Boorman. Mais tu as raison, le ton est donné dés le début, dés les premières notes de Trevor Jones… Avec cette musique envoûtante, mystérieuse, magique à souhait… Un combat, l'apparition et la voix de Merlin, et déjà l'épée… Ce sont les premières minutes du film, le ton est donné, le tempo est lancé, il en sera ainsi tout le film.

- Tiens, mon apport à ta rubrique, j'ai « volé » le début du film à un collectionneur d'images animées appelé youtube.

Le tout début du film... Déjà ensorcelant...

- Merci de cet apport précieux, mon cher Harken. Mais si tu pouvais éviter de me couper toutes les cinq minutes, cela faciliterait assez la lecture de ma rubrique. (Je le toise d'un regard réprobateur et je reprends après m'être raclé la gorge). John Boorman devait se lancer dans l'adaptation du seigneur des anneaux et élabore un script de trois heures (eh oui, difficile de faire court avec un tel chef d'oeuvre) qui sera jugé trop coûteux par United Artist (eh oui, difficile de faire pas cher avec tant de créatures, de lieux mythiques, de batailles et d'effets spéciaux…). Boorman, pour cette adaptation, était né 40 ans trop tôt. Mais le talent est bien là, chevillé au corps, et l'inspiration aussi. Il se rabat sur Excalibur, basé sur le livre « Le morte d'Arthur » de Thomas Malory de 1485. J'aime bien rendre aux auteurs ce que l'on doit aux auteurs. Mais étant un brin historien, je préciserai tout de même que Thomas Malory (comme Chrétien de Troyes d'ailleurs, grand inspirateur de la légende arthurienne), nous ont truffé leurs récits d'anachronismes repris dans le film, et assumés d'ailleurs par Boorman.

En effet, l'action se situe au VIème siècle, mais cela ne les empêche pas de décrire des tournois, et des armures en métal rutilantes, d'énormes châteaux en pierres alors que les seules fortifications existantes se résumaient à une tour sur une motte, cernée d'une palissade en bois. Et je ne vous dis même pas les codes de chevaleries très présents dans la légende arthurienne, ce qu'ils pouvaient être au VIème siècle ! Un chevalier est chevalier parce qu'il a un cheval et une épée, point… Un code, c'est quoi ça ???

- Mais bon je te rappelle qu'on est dans le mythe, dans la « fantasy », tu vas pas nous sortir un cours d'histoire, non plus !!! Reviens au film s'il te plaît !

- Euh, oui, désolé. La force du film, c'est de montrer toute la genèse du mythe, en commençant avec Uther puis la conception (géniale) du jeune Arthur, Uther prenant les traits du duc de Cornouailles pour séduire Ygraine et céder au penchant de la chair. Mais en échange de la magie nécessaire au subterfuge, une fois l'acte accompli, Merlin, toujours à la manœuvre, exigera l'enfant de cette union… Arthur… ainsi est né le mythe… L'accomplissement de son destin sert de fil conducteur au film : l'épée, bien sûr, qu'il brandira... la table ronde, autour de laquelle se retrouveront les chevaliers éponymes... le graal, dont on sent tout de même l'inspiration chrétienne décalée… La relation incestueuse de Mordred et sa demi sœur, et l'infidélité de Guenièvre avec Lancelot (parce que quitte à ce qu'il y ait adultère, c'est quand même plus croustillant quand cela se passe avec l'ami le plus proche, et cela déjà en 1485 !)

Cette adultère a donné lieu à un chant extraordinaire de Tri Yann « pour l'amour de la reine » que je ne résiste pas à la tentation de vous livrer ci-dessous en concert. Un bonus, c'est cadeau, prenez, profitez, la France a sa deuxième étoile !

- T'as pas l'impression de t'égarer un tout petit peu là encore ? Tri Yann, non mais j'hallucine ! Tu parles de cinéma heroc fantasy, et tu évoques Tri Yann !

- C'est mon côté barde, j'y peux rien. D'ailleurs, je précise que le chant est tiré d'un album fabuleux « Excalibur, la légende des celtes » d'Alan Simon… Je vous le recommande.

 

Et puisque j'évoquais la musique, il faut bien reconnaître que c'est un des points forts du film. Le carmina burina de Carl Off est envoûtant, et nous fera oublier le passé nazi du personnage. Ici, la musique est le second souffle du film, elle transporte le spectateur au coeur de la légende arthurienne, lui insufflant la dose de magie, de mystère, et de violence qui ponctuent l'oeuvre.

Wagner, lui même passionné de légendes, est choisi par Trevor Jones, notamment « le crépuscule des dieux », au début et à la fin du film, avec ses notes particulièrement ensorcelantes.

Le tournage, en Irlande, dure 20 semaines et met en scène Nigel Terry (Arthur), Nichol Williamson (Merlin), et Helen Mirren (Morgane) pour les rôles principaux, mais l'on y découvre aussi les tout premiers rôles de deux petits nouveaux qui feront leurs preuves ensuite : Liam Neeson et Gabriel Byrne. Le film se monte avec un budget limité mais il remportera un franc succès malgré des critiques mitigées au moment de sa sortie. Aujourd'hui, avec le recul, il est plus difficile de trouver des critiques négatives tant ce film a rencontré son public et surtout démontré sa valeur.

- Ou ils auront tous retourné leurs vestes… Je les connais bien, ces types… Une dague au creux des reins, c'est tout ce qu'ils méritent.

- Non Harken je te l'interdis ! Je te savais voleur, pas assassin ! Et le droit à l'erreur, t'en fais quoi ? Nous mêmes, nous improvisons critiques et n'hésiterons pas à nous montrer assez rudes avec certaines œuvres. D'ailleurs, le huitième pilier, je le nommerai « le pilier fissuré », et il évoquera les œuvres ratées de l'heroic fantasy… Ne ratez pas ce billet, tout comme je vous invite à lire le prochain post, demain, sur notre deuxième chef d'oeuvre….

Souhaitez vous connaître le secret du Graal ? Commencez par lire nos chroniques, et vous l'approcherez... mdr...

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