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Le vol du dragon de Anne Mac Caffrey

Le vol du dragon de Anne Mac Caffrey

Mon bien cher Breth,

Comme tu le sais, j’ai quitté pour quelques temps notre contrée pour rejoindre les terres vendéennes et ce, afin de réfléchir au sens de la vie, prendre du recul sur ma condition, sur la Guilde, sur plein de choses…. Et cela avec d’autant plus de plaisir que je sais que toi, tu as repris… héhé…

Je vois d’ici ton petit sourire en coin et entends ta remarque acerbe, tenant à considérer ce temps de réflexion comme du « bon temps », tout ça parce que je médite entouré de quelques jolies filles et une bouteille de rhum à portée de main et passe une part de mon temps le regard vers le large allongé sur de moelleux coussins disposés élégamment à mon attention… Cela fait partie de ma thérapie, de ma réflexion… Mais ça, tu ne peux pas comprendre.

Ce temps de réflexion ne me fait pas oublier nos chroniques et c’est pourquoi tu trouveras ci-après quelques « réflexions » sur un livre que je viens de terminer.

Il s’agit du « vol du dragon » d’Anne Mc Caffrey (éd. Pocket – 310 pages). C’est le premier volume d’un cycle d’ouvrages se situant dans le monde de Pern constituant « la ballade de Pern ». Il s’agit de son œuvre majeure. Elle a reçu à cet égard, pour ce roman, quelques distinctions, à savoir le prix Hugo du roman court en 1968 et le Nebula du roman court en 1969.

Pour en faire un pitch très court (puisque c’est un roman court ;-), je dirais que l’action se déroule sur la planète Pern occupée par les hommes et par des dragons qui combattent ensemble des spores (appelés les fils) qui tombent régulièrement du ciel intoxiquant la terre pour la rendre stérile.

Voici le quatrième de couverture : « Tout est calme en tous lieux sur la planète Pern. Les terrifiantes incursions des Fils argentés ont cessé depuis des temps immémoriaux. Les habitants ne savent plus pourquoi ils habitent dans des grottes et versent la dîme aux chevaliers-dragons. On ne croit plus aux mythes relatifs à leurs folles chevauchées sur les grands dragons télépathes et à leurs actions d'éclat contre les redoutables Fils, qui anéantissaient toute vie organique. Les dragons deviennent rares dans le ciel de Pern.

Mais le chevalier F'lar, maître du dragon Mnementh, se remet à étudier les vieilles légendes. L'Étoile Rouge se rapproche. Bientôt les Fils se remettront à tomber. Sur Pern il faut organiser la défense, et pour commencer rendre à la race des dragons son antique fécondité. Une nouvelle Reine va naître. Il faut une fille énergique pour la chevaucher. Où trouver celle en qui survit le don ancestral ».

Le « vol du dragon » est à la frontière de la fantasy et de la science-fiction.

On se trouve dans un univers médiéval avec des seigneurs régnant sur différents forts. De la fantasy, car le monde est peuplé de dragons « apprivoisés », chacun attaché à un chevalier-dragon : les seigneurs restent soumis, par la Tradition, aux chevaliers-dragons et doivent leur verser une dîme (pour leur permettre de subsister car les chevaliers-dragons ne produisent rien). De la science-fiction (en arrière-plan) car le rôle des chevaliers-dragons est semble-t-il de protéger Pern de la chute de spores (oui, les spores de champignons) venus du ciel de Pern appelés « Fils » et concomitante au passage d’une étoile (rouge) dans le ciel de Pern.

Il semble, en lisant le préambule, que la part de science-fiction sera probablement plus évidente dans les autres ouvrages de la série car l’on comprend d’une part que Pern est une planète qui a été colonisée par les terriens et qui a perdu tout contact avec la planète mère depuis bien longtemps et d’autre part que le terrain du combat contre les Fils pourrait se déplacer vers la source de ces Fils, à savoir l’Etoile rouge. Il y est également question de voyage dans le temps et l’espace.

Dans ce premier tome, qui pourrait se lire indépendamment des autres, on fait la découverte de ce monde, des traditions, du rôle des uns et des autres, de la menace qui couve.

La lecture de ce roman m’a laissé cependant une impression d’incomplétude. L’auteur nous abreuve de noms nouveaux de personnes, de lieux, de « choses », sans jamais trop s’étendre. Par exemple, les fils (il faut lire le pluriel de fil et non le descendant mâle de ses parents) sont rapidement décrits comme des spores : pourquoi parle-t-on de fil ? Ils sont évoqués comme le mal, mais à aucun moment les personnages ne se posent la question de leur structure, leur nature véritable, de leur objectif, de l’existence d’une conscience …

De même, pendant les 100 premières pages, les chevaliers-dragons cherchent une Dame du Weyr… Kézako le Weyr ? (on comprendra ce que c’est mais sans jamais de véritable description). Kézako cette Dame ? On apprendra de quoi il s’agit à la moitié du livre et j’ai eu du mal véritablement à m’intéresser à cette quête ne disposant que de vagues bribes. Idem pour l’interstice qui est si essentiel dans l’ouvrage : on en reste au minimum…

La compréhension du passage du temps n’est pas non plus facilitée : on change de chapitre et en cours de chapitre on découvre que quelques années se sont écoulées…

De même, avec l’interstice, les chevaliers-dragons pourront faire des sauts dans le temps (futur et passé), or la question des paradoxes temporels n’est pas traitée et ne paraît pas poser de problème (si ce n’est que certains personnages ont une sensation de fatigue après leurs sauts temporels)…

Je pense en fait que le roman a été écrit comme une nouvelle, où l’auteur ne s’embarrasse pas de trop d’explications, l’important étant l’action et l’atmosphère créée. Pour autant, les personnages sont attachants, l’histoire est intéressante, la lecture en est aisée, le monde créé paraît vaste et riche (largement exploitable dans les autres tomes).

Je pense que je lirai la suite car la ballade de Pern reste un classique mais j’espère que cette suite ne pêchera pas par les défauts exposés ci-dessus.

Voilà, mon cher Breth, en quelques mots mon sentiment sur ce roman.

Allez, je retourne à mon rhum, mes filles et ma méditation.

 

Harken

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