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Le roi Arthur, la légende d'Excalibur

Le roi Arthur, la légende d'Excalibur

Bon, je vous plante le décor, Harken et moi sommes de retour d’une petite projection animée d’un film au titre pompeux de « Excalibur, la légende du roi Arthur », de Guy Ritchie (sortie 2017). Nous sommes dans une petite cariole branlante, un brave palefrenier a eu la gentillesse de nous prendre sur le chemin du retour. Je vois aux étoiles qui brillent encore dans les yeux de mon ami, qu’il a apprécié le film, les bras m’en tombent. Vous l’aurez compris, je ne suis pas de son avis, nous inaugurons avec cette bouse (pardon ce chef d’œuvre), notre rubrique intitulée « les controverses de Breth et Harken ».

- Me dis pas que t’as aimé ce film quand même ? Parce que là, franchement, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un truc pareil ! 12 pièces d’or pour un navet pareil, j’aurais pu me payer le petit débardeur mauve qui va si bien avec ma veste écarlate.

- On ne s’est pas ennuyé une seconde, on a passé un bon moment, le pop corn était bon, la cervoise bien fraîche et le casting vraiment bien.

- Ben voilà je te rejoins complètement, on est d’accord, le pop corn, croustillant, un régal, la cervoise, j’en ai repris une, je peux pas nier qu’elle était fraîche, et le casting, alors là oui, le décolleté de l’ouvreuse, j’en bave encore, et la petite tunique moulante de la placeuse, là, oui, je valide !!! Pour ce qui est du casting sur l’écran, c’était minable.

- Oh non, je ne peux pas te laisser dire ça. On retrouve Jude Law (« Gattaca », « Sherlock Holmes » « A.I Intelligence Artificiel », « Stalingrad »), donc une pointure qui joue le rôle du roi usurpateur (Vortigern)…

- Déjà, excuse moi, mais j’ignorais que dans la légende du roi Arthur, il y avait un roi usurpateur ! Le scénario est pour le moins fantaisiste.

Harken me foudroie du regard, je sais qu’il a horreur d’être interrompu en plein argumentaire (mais moi ça m’amuse, désolé). Il reprend en ignorant mon intervention, avec ce petit air qui m’exaspère (et là je sais qu’il le fait exprès aussi).

- Bon, je disais Jude Law, mais aussi Charlie Hunnan, dans le rôle d’Arthur, que tu as beaucoup apprécié dans « sons of anarchy », on a là un Arthur pour le moins sexy, drôle, attachant… L’archétype du héros que l’on attend dans ce type de film. Et pour clore le sujet sur le casting, si je te dis Aidan Gillen, je suis sûr que tu connais pas, tu es ignorant, mais c’est pourtant un personnage que tu as adoré dans une autre série culte « Game of thrones »… Littlefinger…

- Ah oui maintenant que tu me le dis, Aidan Gillen, sa tête me disait quelque chose. Inutile de te dire que je le préfère largement dans le rôle de Petyr Baelish (Littlefinger) qu’ici où il s’est perdu… Le pauvre, il est nul. Tout comme l’ensemble du casting, Jude Law trouve ici le plus mauvais rôle de sa carrière. Charlie Hunnan, il a beau être sexy, drôle et attachant, il n’est pas crédible une seconde. Eric Bana (Uther Pendragon), dont tu n’oses même pas parler, si bon dans « Troie », est ici totalement transparent.

Je laisse passer un petit temps de concentration et je me lance dans une composition mémorable d’imitation d’Uther (Eric Bana). Je me redresse dans cette cariole cahotante et titube maladroitement en reprenant sa tirade « Le prix qu’il te faudra payer, tu n’en as encore aucune idée », et il jette alors son épée, Excalibur, pour ceux qui ne suivraient pas, et meurt, la main sur le cœur…  

Pris dans cette interprétation (je suis barde et donc difficile à arrêter quand je suis lancé), d’autres dialogues « extraordinaires » me reviennent à l’esprit, et je ne manque pas de les rappeler à mon acolyte en les jouant avec grandiloquence.

 « Ma bourgeoise m’en veut à mort car c’était à moi de cuisiner ce soir… » dit le méchant qui est chargé par son roi (donc Jude Law) de délivrer un message à Arthur…. Quelle corvée pour lui, donc ! Vachement crédible, vous ne trouvez pas.

Une autre pépite du film, je cite : « Casse toi de là mec ! » dit Arthur qui passe devant tout le monde pour aller tirer l’épée.

« Eh faut faire la queue comme tout le monde » lui répond un type pas content… Et que se passe-t-il ? Rien… Passionnant n’est il pas ?

Allez je termine avec cette énumération non exhaustive : « Pourquoi avoir des ennemis quand on peut avoir des amis ! » se vante Arthur après avoir rallié les vikings à sa cause en une phrase… Force de persuasion niv.30 !!! Vient le couronnement 30 secondes plus tard « Longue vie au roi » clame la foule… and The end ! Voilà le film torché…

- D’accord, certains dialogues sonnent un peu trop 21ème siècle, mais tu ne voudrais quand même pas qu’ils parlent en vieil anglois pendant tout le film avec un sous-titrage en vieux françois, ce serait un film pour universitaire… Un film à dix entrées que ces vieux barbus paieraient à moitié prix. Dur de rentabiliser dans ce cas là.

- Moi je l’ai pas vu en VO et le doublage de l’émissaire du roi viking est très mauvais… Un faux vieux, donc une voix de vieux sur un jeune maquillé.

- Ca c’est tout toi ! Tu nous parles de doublage alors qu’un vrai cinéphile ne connaît pas le doublage car il regarde son film… en VO ! Toi, les seuls films que tu vois en VO, ce sont les films français.

Sur cet excès de mauvaise foi, je décide de ne pas répondre afin de laisser retomber la tension qui s’était soudainement installée. Et soudain, une remarque me traverse l’esprit.

- Et au fait, il est où Merlin dans l’histoire ?

- Ben c’était pas le black (Djimon Hounsnou) ?

- Ben non, lui il s’appelle Bedivere dans le film. Mais bon, un magicien black dans l’Angleterre arthurienne, fallait oser ! Et d’ailleurs, dans le rôle de Sire Georges… Un asiatique, Sire Tristan… Un black !* Et attention, tu sais qu’on ne peut pas me taxer de racisme, j’ai longtemps joué à la cour du sultan Saladin, un homme de qualité et de goût.

Notre attention est attirée quelques instants par de jolies danseuses qui exercent leur talent de rue sur la grande place de notre cité. Nous allons bientôt arriver. Harken, qui n’en démord pas, cherche de nouveaux arguments et finit par en trouver.

- Sinon tu peux pas nier qu’on ne s’ennuie pas, le film est nerveux, rythmé, avec une musique endiablée qui accompagne chaque combat. L’idée des ralentis est très bonne, elle apporte un plus aux nombreuses scènes d’action. Les plus réussies étant celles où le démon se bat, avec son heaume à tête de mort, sa cape enflammée et sa faucheuse. Il m’a semblé tout droit sorti d’une illustration de Frazetta.

- Pour moi, la mise en scène de Guy Ritchie est complètement débile, un clip d1h40, c’est long. Il a systématiquement recours aux flash back avec sa musique criarde et faussement celtique (crois en un spécialiste). C’est une succession de petites scènes d’actions ponctuées de dialogues se voulant percutants ou drôles (effets ratés car on devine le trait d’humour avant même que la scène démarre), et cela apparaît très vite comme un moyen un peu facile de palier le manque d’imagination, de créativité dans la mise en scène. Quant aux ralentis que tu apprécies, ce sont des effets visuels dans les batailles qui comblent maladroitement la faiblesse du scénario. Il n’y a aucune originalité dans les situations de combat, ce que l’on peut attendre désormais dans tous les films d’actions, à l’épée depuis 30 ou 40 ans… Même Zorro est plus novateur !

Cet argument massue met un terme à notre débat, de toutes façons, nous sommes arrivés. Que dire de plus ? A vous maintenant de prendre partie et nous dire ce que vous, vous avez pensé de ce film ? Chef d’œuvre ou nanar ? Plus Breth que Harken ou plus Harken que Breth ?

 

* ces propos nous ont paru justifiés au regard du contexte du film et ne doivent aucunement être interprétés comme le reflet d’idées nauséabondes.

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E
Une légende que je rajoute à mes défis sur mes 2 blogs bonne soirée à toi
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