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Ladyhawk

Un scénario simple mais efficace, un trio d'acteurs convaincants dont le charismatique Rutger Hauer (en photo ci-dessus), qui vient de nous quitter, son plus beau rôle à mon sens...

Un scénario simple mais efficace, un trio d'acteurs convaincants dont le charismatique Rutger Hauer (en photo ci-dessus), qui vient de nous quitter, son plus beau rôle à mon sens...

Notre quatrième pilier du cinéma « heroic » surgit de terre au beau milieu des années 1980, la décennie de tous les possibles, la décennie qui va donner l’élan dont ce genre avait besoin pour grandir et devenir ce qu’il est aujourd’hui, avec ses chef d’œuvre incontestés que sont les trilogies du « seigneur des anneaux » et du « hobbit », ou les fondus de fond vert et d’effets spéciaux que sont les « Warcraft » ou autre « Maléfique »…. Ces films ne sont pas des piliers à mon sens, ils sont bons, voire très bons, voire très très bons, mais ce ne sont pas des piliers, d’autres films ont ouvert la voie avant eux.

 

- Oui, c’est le principe des fondations que tu nous expliques là. Conan, Excalibur, Legend, et maintenant Ladyhawk, parce que tu n’as toujours pas donné le titre du film, ont permis à l’heroic fantasy de gagner ses lettres de noblesse. Peter Jackson, et ses deux merveilleuses trilogies, forment la frise et le toit qui surmontent tes piliers. Oh la belle image ! Rien au dessus de ces deux chef d’œuvre, sinon Crom bien sûr !

 

- Tout à fait, Harken, très bonne image. Ladyhawk, c’est encore un genre un peu différent des trois précédents. Plus médiéval fantastique que vraiment heroic fantasy. Cela s’explique par le choix du réalisateur, Richard Donner, déjà auteur de « la malédiction » (1976) et « Superman » (1978) (et plus tard de « l’arme fatale » ou l’excellent « Maverick »). Il a en fait expurgé le scénario de toute créature fantastique, qui foisonnait, paraît il, dans les premiers jets. Il n’a gardé que la trame dramaturgique assez simpliste reposant sur la malédiction. Je vous fait le pitch, vous allez comprendre.

 

- Pas trop tôt, je plains ceux qui ne connaissent pas le film et qui veulent savoir de quoi ça parle, tu pourrais commencer par résumer l’histoire. Mais non, faut que monsieur fasse dans l’original, qu’il divague et philosophe avant de s’emparer vraiment de son sujet.

 

- Stop, suffit, tu m’énerves ! Je te mets la bande annonce...

 

- Le scénario, donc, est assez simple. Je pose le décor. Italie, XIIIè siècle. Philippe, un jeune et agile voleur, parvient à s'évader de la Citadelle d'Aquila et devient le compagnon du Chevalier Navarre. Celui-ci et sa bien-aimée, Isabeau, sont victimes d'une malédiction et ne peuvent s'aimer sous leur forme humaine puisque lui se transforme en loup la nuit et elle en faucon, le jour. C’est simple, mais tellement original, tellement romantique aussi, que cela suffit à vous prendre et vous captiver jusqu’à son final éblouissant dans une cathédrale. Navarre, c’est l’excellent Rutger Hauer (le répliquant de « Blade Runner », et le mercenaire de « la chair et le sang », petit chef d’œuvre méconnu dans le genre médiéval). Celui-ci nous a quitté le mois dernier hélas, paix à son âme... Quant à la belle et douce Isabeau, une jeune première promise à un grand avenir, la sublimissime Michelle Pfeiffer que l’on avait déjà vu tout de même dans deux très bons films « Scarface » de Brian De Palma, et « Série noire pour une nuit blanche » de John Landis.

 

- Mais tu oublies le personnage principal, je le crois pas, tu le fais exprès ou quoi ? Le voleur, bon sang Breth, le voleur, t’en parles même pas !

 

- J’allais le faire, tu m’as juste devancé !

 

- Pour une fois qu’un vrai voleur est porté à l’écran, pick pocket, roublard, crocheteur et débrouillard. On aurait dit moi à mes débuts, putain, Breth, t’en parles pas !

 

- Si, si… Le voleur est joué par un acteur qui allait lui aussi être promis à une belle petite carrière, il s’agit de Matthew Broderick qui venait juste d’être repéré dans Wargames, un film pour teenager mais qui se laisser regarder. C’est vrai que le rôle est taillé pour lui. Roublard, crocheteur mais aussi lâche et finalement attachant, un peu comme toi, Harken, c’est pas faux.

 

- Il n’est pas lâche, il se met à l’abri quand il voit arriver une troupe de vingt cavaliers, c’est pas pareil, moi j’appelle ça, l’instinct de survie, et c’est une qualité appréciée de tous les voleurs. Tout le monde n’est pas taillé comme Conan non plus !

 

- Pas faux. Permets-moi, même si tu vas encore railler le barde que je suis, d’attirer ton attention sur la musique du film, qui est d'Andrew Powell. Ce monsieur n’est autre que l'un des compositeurs et arrangeur d'Alan Parsons Project, rien que ça. Sa patte synthétisante est reconnaissable entre mille, mêlant musique traditionnelle et musique moderne… Un vrai atout pour le film lorsqu'il faut dynamiser les scènes de combat ou au contraire faire ressortir l'émotion. Il a été nommé à l’Oscar du meilleur mixage son !

 

- Malgré la musique, le romantisme du film, son scénario épuré, et le génial voleur (j’adore la scène d’ouverture quand Matthew Broderick s’échappe de son cachot), le film fut un échec commercial. Mais ici, on s’en fout, on parle de ce qu’on aime, et on aime réhabiliter les films qui auraient mérité mieux à leur sortie. Pas vrai Breth ?

 

- Tout à fait, et profitez donc de cette fin d'été, pour vous voir ce petit film vraiment sympa, ou le revoir, au frais, chez vous, sur grand écran, une petite bière glacée dans une main, un magnum extrêm’ aux trois chocolats dans l’autre.

 

Isabeau, (Michelle Pfeiffer) et les ruines du château de Rocca Cascio (sud de l’Italie), dans lequel plusieurs scènes du film ont été tournées.

Isabeau, (Michelle Pfeiffer) et les ruines du château de Rocca Cascio (sud de l’Italie), dans lequel plusieurs scènes du film ont été tournées.

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