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Interview croisée de Rose Berryl et Breth Harken (suite et fin)

Interview croisée de Rose Berryl et Breth Harken (suite et fin)

Je replante le décor pour ceux qui n’auraient pas suivis ou pas lus le post précédent. Nous sommes, Harken et moi, dans une tite auberge bondée et chaleureuse, et nous nous livrons à une tite interview de Rose Berryl. Après les présentations d’usage, elle essaye de résumer son premier ouvrage, « Damenndyn ».

 

Pour relire le début de l’interview.

- « Damenndyn » fut mon tout premier texte couché sur papier, dit elle d’une voix enjouée. Il s'agit d'une saga née d'un pari fou avec un ami, qui m'a permis d'y voir plus clair dans ma vie de l'époque. Elle raconte l'histoire d'une jeune orpheline qui reçoit un grimoire énigmatique, dans lequel elle découvre la quête d'un groupe de chevaliers partis, sur ordre du roi, aider un Marquis aux prises de terribles phénomènes au sein même de son château. Tout au long de sa lecture, Damenndyn se rendra compte que les choses autour d'elles changent, la plongeant dans une atmosphère de plus en plus sombre et dangereuse. Cette saga est un projet de grande envergure qui se poursuivra encore de longues années, vu que quinze tomes sont prévus pour l'instant, en plus de la série « Nekromantia » qui se déroule un millénaire plus tôt, dans le même monde. J'ai toujours affectionné les longues histoires, car elles me permettent de développer mon univers à ma guise.

- En effet. Il y a 15 tomes de prévu pour « Damenndyn »… Quatre ont déjà été édités (et le premier vient d'être repris par CKR Éditions, une maison d'édition québécoise), le cinquième tome « le gardien spectral » est écrit, le tome 6 est en cours d'écriture, et les autres sont déjà planifiés. Je crois Breth, que c’est un autre point commun que tu as avec Rose. En ce qui te concerne, il n’y aura pas 15 tomes à ton histoire, puisqu’elle est déjà bouclée sous la forme d’une trilogie « la trilogie de l’Eugord ». Mais c’est du lourd aussi, puisque les trois tomes comptent environ 1500 pages brochées.

 

- Oui, je ne peux et ne veut pas trop en dire pour l’instant tant que le livre n’est pas sorti, question de superstition. Et puis c’est l’interview de Rose qui est importante, pas la mienne.

 

- Allez te fais pas prier.

 

C’est vrai, je me fais prier. Je minaude. Je fais mine de réfléchir, de chercher mes mots.

 

- En fait, pour résumer, il y est question d’une pierre maléfique qui permet à un empereur de régner et se croire l’égal des dieux. L’ordre établi va être bousculé avec la constitution hasardeuse d’une petite compagnie hétéroclite, faite d’un mage, de son apprenti, d’un rôdeur bourru, d’une courtisane et de deux lémures, des créatures assez drôles qui n’en ratent pas une pour se crêper le chignon. Mais les compagnons vont se séparer et suivre leurs chemins de leurs côtés, suivre leurs propres quêtes, leurs propres ambitions, ils vont évoluer, et cela va permettre de découvrir de nouveaux personnages, de nouveaux lieux, de nouvelles cités fantastiques, de nouveaux monstres. Cela commence de manière assez classique mais il y a des rebondissements et l’histoire s’étoffe, le monde s’enrichit de son passé, de ses cultes, des nouveaux peuples découverts.

 

- Je confirme, c’est assez riche et prenant. Les personnages sont attachants. Pouvez vous nous dire tous les deux d’où vous viennent toutes ces idées ? Comment vous y retrouvez vous dans des mondes aussi touffus, autant de personnages ?

 

Rose, qui a profité de ma prise de parole pour finir sa coupe de fruits glacée nappée de crème fouettée, est la première à répondre. Cela me permet à mon tour de me sustenter… Un bon « cœur de lion » tout crémeux n’attend que le pain pour y être étalé.

 

- J'ai essayé diverses méthodes, commence-t-elle en épongeant délicatement ses fines lèvres, aussi rouges que les fraises qu’elle vient de déguster. J'ai débuté en faisant de petites fiches (de lieux, de personnages, d'actions,...) que je rassemblais ensuite pour créer une structure.

J'ai ensuite testé le système de plans (global, puis détaillé de chaque chapitre et scène).

Puis, finalement, je me suis rendue compte que je préfère avoir le squelette général de l'histoire, et me laisser porter par mon imagination du moment ensuite (cela donne de très belles surprises, surtout que je passe d'un projet à un autre, suivant mon envie du moment).

Pour le temps réservé à l'écriture, cela dépend des moments, mais j'écris relativement vite. Si je m'y consacre pleinement et que rien ne vient me perturber, je peux écrire un tome (environ 450 pages) en moins de deux mois. Ensuite, j'évalue à un mois environ le temps nécessaire à la correction.

 

Je suis impressionné par sa capacité à écrire, la quantité de pages qu’elle peut écrire en si peu de temps.

 

- 450 pages en deux mois ! Chapeau bas. Moi, les 450 pages, il me faut une année entière. D’ailleurs, dans notre façon d’écrire, nous sommes très différents. Moi, quand je commence, j’ai juste l’idée très générale, qui doit être originale, et deux ou trois personnages que j’ai envie de voir évoluer dans mon monde. Ca tient sur 10 lignes, pas plus. Et hop, je me lance à l’aventure, car c’en est une ! Aucun plan, aucune fiche. J’écris ce que j’ai envie, je fais subir à mes personnages des péripéties que je n’avais parfois même pas imaginé au début de ma séance d’écriture. C’est comme s’ils étaient vivants, et c’est un vrai plaisir. Parfois, des personnages que je pensais « sacrifier » dans un chapitre, sont toujours en vie à la fin parce qu’une idée a surgi au fil de l’écriture et qu’il n’était plus judicieux de le faire mourir. Véridique ! Et le contraire est vrai aussi. Par contre, au fur et à mesure du livre, je suis obligé de noter les détails dans un autre fichier, pour ne pas me « perdre », garder la cohérence du récit. Et c’est là que ça se complique un peu.

 

- C’est vrai qu’on ne peut pas faire plus différent, conclut Harken. Rose écrit a la vitesse de l’éclair, et toi à la vitesse de l’escargot.

 

- Tu exagères pas un peu. Et puis, je n’ai pas que ça à faire non plus. J’ai un job, des gosses, une maison, un jardin, un blog maintenant à tenir, et même un compte facebook.

 

- Il faut profiter de tous les instants qui te sont donnés pour écrire, reprend Rose. Tiens, j’ai une anecdote à ce sujet. Lors de la première parution de la saga « Damenndyn », j'ai eu l'occasion d'être interviewée par une télévision nationale. Lors de cette rencontre, je devais me placer devant l'ordinateur de mon éditeur et « faire semblant d'écrire ». Je me suis dit que cela serait dommage de perdre du temps, et j'ai continué la rédaction du chapitre en cours. Sur quelques minutes de prises d'images, j'ai écrit bon nombre d'idées pour poursuivre, une fois de retour à la maison. Lorsque le journaliste a vu que le texte sur l'écran avait un sens et n'était pas juste une succession de caractères « pour faire comme si », il n'en revenait pas. Et mon éditeur de l'époque de poursuivre « Rose écrit comme elle respire, à une vitesse fulgurante ». Sur ce point, Harken tu as tout à fait raison. Enfin, le fait que j’écrive à la vitesse de l’éclair, pas que Breth écrive à la vitesse de l’escargot… Tu vois, enfin on s’est compris.

 

Sa confusion en est presque touchante. Elle redevient humaine après m’être apparue comme une machine à écrire. Les pommettes de Rose rosissent légèrement (je m’étais promis de ne pas la faire, mais bon, désolé, en plus, elles rosissent, alors quoi ?). Je constate qu’elle a presque terminé son pichet d’hydromel. Elle a une bonne descente, elle aussi. En tous cas, cela l’inspire car elle reprend, plus passionnée que jamais.

 

- Pour l'écriture, je travaille toujours seule (même s'il m'est souvent arrivé d'avoir des propositions d'aide). Je sais ce que je veux et j'aime me perdre (si je peux dire) dans mes textes et accompagner mes personnages dans leurs aventures les plus folles. Je préfère laisser libre cours à mon imagination et emmener les lecteurs avec moi ensuite, une fois que tout est clair et couché sur papier. J'ai eu l'occasion de tester l'écriture à quatre mains, mais j'ai moins aimé cela.

 

- Nous l’écriture à quatre mains, on le fait un peu ici sur le blog, mais c’est pour rester en contact, pour le fun, parce que ça donne un ton original au blog. J’aurais adoré écrire un roman à 4 mains avec mon ami Harken, car il a une bonne plume aussi. Certains articles sont de lui. Je sais ce que je lui dois, c’est lui qui s’est tapé la relecture de ma trilogie, qui l’a corrigé et qui a suggéré certaines idées et correction. Et surtout, surtout, il m’a poussé à reprendre l’histoire, car il faut vous avouer que mon manuscrit a quand même presque 30 ans. Il a fallu tout remanié, et il m’a motivé.

 

Je lève mon verre en direction de mon complice et lui adresse un clin d’œil et un sourire qui en disent long sur notre amitié. Il en profite pour reprendre sa chope, un moment délaissé, et trinque avec moi. Je vois bien qu’il est ému de cet hommage inattendu. Il est mis en valeur devant une galante demoiselle, rien ne pouvait lui faire plus plaisir.

 

- Moi, reprend Rose, après avoir laissé quelques instants de silence pour solenniser notre complicité, après l'écriture du premier jet, je laisse reposer un peu le texte (au moins une semaine). Par la suite, je le relis pour approfondir certaines choses qui me semblent trop superficielles (c'est rare, mais cela arrive) et ensuite je corrige. Une fois le travail terminé, je relis une fois le texte à voix haute pour en vérifier la cohérence et la justesse.

Je revois ensuite le manuscrit avec des corrections extérieurs (appartenant aux maisons d'édition avec lesquelles j'ai l'occasion de travailler). Cela peut prendre d'un mois (si je suis pressée par le temps) à plusieurs mois. Cela dépend aussi du projet qui est visé.

C’est la partie la plus fastidieuse du travail d’auteure car l'envie d'écrire est plus forte que tout. Cependant, la relecture et la correction sont des étapes à ne surtout pas négliger. Même si ce que je préfère, et de loin, c’est écrire, dans le sens « inventer » pas me corriger.

 

- J’irais encore plus loin que toi, Rose. L’écriture est une vie parallèle. J’y pense toutes les nuits, et parfois dans la journée. Toujours à chercher un rebondissement, une issue originale à une situation, à croiser les destins de personnages, à tisser des liens entre des situations, à imaginer un passé, un culte, je n’arrête pas. C’est une passion dévorante, une drogue, et pas seulement une drogue chronophage. Ecrivain, c’est être à part !

 

- Enfin tu le reconnais, s’esclaffe alors Harken qui manque presque de s’étrangler avec sa bière. Je t’ai toujours dit que t’étais à part, bizarre, à côté de la plaque, tu as toujours nié, tu n’as jamais aimé que je te le fasse remarquer. Mais là, parce que mademoiselle Rose Berryl est à tes côtés, tu le reconnais enfin… Je le crois pas… Mademoiselle merci d’être venue, rien que pour ce dernier aveu, je ne vous serai jamais assez reconnaissant. Merci mille fois.

 

- C’est n’importe quoi ! répondis-je en lançant à mon ami un regard désabusé. En tous cas, oui, merci à vous mademoiselle Berryl de nous avoir confié tout ce que vous venez de nous confier. Je ne peux qu’encourager nos lecteurs à se précipiter sur vos œuvres. Toutes les adresses nécessaires pour les achats, téléchargements ou contact se trouvent ci-dessous. J’ai commencé à vous lire et je dois bien admettre que ça « déménage », vous avez une plume que je qualifierais de virevoltante. Bonne continuation à vous, et à très vite pour nous confier d’autres secrets… Sur les centaures notamment.

 

J'invite ceux et celles que cela intéresse à visiter www.rose-berryl.com ou www.damenndyn.com, ou à la contacter à l'adresse courriel auteur@rose-berryl.com)

La page dédiée à la saga « Damenndyn » : https://www.facebook.com/groups/39608141870/

Sa page Facebook : https://www.facebook.com/Rose-Berryl-37853773037/

Twitter : @rose_berryl

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Tous les ouvrages sont disponibles sur le réseau Amazon (et les formats numériques sur toutes les plate-formes en ligne).

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